Lundi des créateurs : Sandrine Soyez (3 Little Monkeys)
Sandrine Soyez est la créatrice de 3 Little Monkeys, une marque de peluches cousues main qui joue avec les matières, les couleurs et les formes pour que les yeux de votre enfant se remplissent d'étoiles quand il voit son doudou !
Laissez-la se présenter...
Bonjour ! Merci beaucoup d’avoir accepté cette interview ! Pouvez-vous vous présenter en quelques mots ?
Je m’appelle Sandrine, j’ai eu 50 ans en mars, je suis la maman de trois beaux grands enfants, la femme de Philippe aussi… Mais tout ne se résume pas à ça ! Je suis créatrice par choix, parce que j’avais besoin d’utiliser mes dix doigts et mon cerveau, autre chose que ce que j’avais pu faire auparavant.
Je suis graphiste de formation, puis j’ai été accueillante d’enfants par conviction et enfin, créatrice parce que je n’avais pas le choix, c’était ça ou mourir ! (Rires) J’exagère un peu mais 3 Little Monkeys, c’est mon 4ème bébé.
Vous avez déjà commencé à répondre à ma prochaine question ! Pouvez-vous nous parler un peu plus en détails de votre parcours avant de commencer 3 Little Monkeys ?
Je suis graphiste de formation : j’ai fait Saint-Luc en secondaire et en supérieur. J’y ai rencontré mon mari et après avoir fini nos études, on a rapidement emménagé ensemble, puis eu notre premier enfant, puis le deuxième, puis le troisième et je voulais absolument m’en occuper, pas les mettre en crèche. J’ai donc arrêté mon travail de graphiste et je suis devenue accueillante d’enfants pour pouvoir être là avec eux.
3 Little Monkeys est né du fait que je m’occupais d’enfants, je voulais revenir à un travail plus créatif et puis j’ai commencé à coudre, j’ai appris par moi-même, et j’ai découvert que j’aimais ça ! La passion vient aussi des tissus, des couleurs, des matières, je suis une véritable collectionneuse de couleurs. Quand je me suis retrouvée avec un stock important de tissus, je me suis dit « Bon, qu’est-ce que tu en fais maintenant ? » et j’ai fait mon premier doudou, ma première vente et je me suis lancée. C’était en 2010.
"La passion vient aussi des tissus, des couleurs, des matières, je suis une véritable collectionneuse de couleurs."
Quelles sont les actualités liées à votre marque ? Y a-t-il des choses dont vous vous réjouissez en 2022 ?
Non ! (Rires) Avec le Covid, j’ai appris à ne pas me projeter trop loin. Pour 3 Little Monkeys, je viens de créer mon site internet donc je me lance là-dedans mais sinon, je continue à fabriquer mes doudous avec passion et amour et je cherche de nouvelles choses à faire avec toutes les chutes de tissus pour 3 Little Moments (la gamme d’éponge lavables, NDLR) et aller encore plus loin dans le zéro déchet.
Tout ce qui est marchés de créateurs et compagnie, je ne me lance plus là-dedans. Les pop-ups, magasins éphémères, je viens de terminer le dernier et je sais que ça ne fonctionne pas pendant l’été donc je ne projette rien. Je travaille aussi avec les Mompreneurs de Belgique pour créer un site de vente en ligne.
En fait, j’ai 2 casquettes, je suis à la fois créatrice et à la fois membre du CA des Mompreneurs de Belgique.
Pouvez-vous m'expliquer le terme "Mompreneurs" ?
C’est la contraction de « Mom », maman en anglais, et « entrepreneurs », tout simplement. Ça fait une dizaine d’années que ça existe, c’est une association qui aide les femmes dans l’entreprenariat tout en les soutenant sur le plan familial. On aide les femmes à s’épanouir dans leur métier ou futur métier, on fait des petits-déjeuners une fois par mois, on organise des rencontres, des formations…
Là, on est en train de créer un site internet pour aider celles qui n’ont pas encore de site personnel à vendre leurs créations.
Je ne connaissais pas du tout, c’est une super initiative !
Et il n’y a pas que des jeunes mamans, il y a aussi des mamans de plus grands enfants et des grand-mères, ou encore même des belles-mères à temps plein !
Crédit photo : Sandrine Soyez
Si vous aviez un seul vœu à réaliser, sur le plan personnel ou professionnel, ça serait quoi ?
Franchement, je ne sais pas. Avant, il y a quelques années, je vous aurais répondu « faire fabriquer mes doudous à grande échelle » ou « vendre des modèles de mes doudous pour qu’ils soient fabriqués et distribués partout en Belgique », comme toutes les marques de peluches. Maintenant, je n’en suis plus là du tout. Je me rends compte qu’on perd toute l’âme du projet en le réalisant à grande échelle.
Mon souhait serait de continuer à avoir l’envie d’en faire et d’en vendre, et rendre plein de bébés et d’enfants heureux avec leurs doudous. Je voudrais juste continuer sur cette voie-là et ne pas perdre l’envie de créer. 3LM, c’est mon quatrième enfant, je ne me vois pas arrêter du jour au lendemain. Si un jour je trouve quelqu’un qui sait le reprendre et ne perd pas l’âme du projet, pourquoi pas ! Mais c’est un peu une utopie.
"Je voudrais juste continuer sur cette voie-là et ne pas perdre l'envie de créer. 3LM, c'est mon quatrième enfant, je ne me vois pas arrêter du jour au lendemain."
Si vous pouviez dire une chose aux gens qui vous lisent en ce moment, leur donner un conseil, qu’est-ce que vous leur diriez ?
Il y a une chose qui me porte, c’est la réaction de certains clients, lorsqu’ils viennent me trouver des années après avoir acheté leur premier doudou, par exemple pour leur premier né, et qu’ils veulent en acheter un pour leur deuxième. Il y a aussi les enfants qui ont des étoiles dans les yeux, comme cette petite fille qui vient avec son papa et qui flashe complètement sur un doudou. Elle revient avec ses deux parents et elle leur montre le doudou, le serre contre son cœur et sa maman lui demande « qu’est-ce qu’il te dit ce doudou ? » et la petite fille regarde sa maman et lui dit « il me dit qu’il veut venir à ma maison ».
J’y repense de temps en temps et ça me met toujours du baume au cœur. Un autre exemple est celui d’un monsieur de 65 ans, tout juste retraité, qui voulait acheter un coussin 3LM pour faire sa sieste et sa femme lui disait « mais enfin, c’est pour les enfants, tu ne vas pas acheter ça ! » et 6 ans plus tard, sa femme m’a demandé de refaire exactement le même coussin car son mari l’utilisait tellement qu’il était tout usé !
Alors mon conseil ça serait ça : laissez parler l’enfant qui est en vous !
Interview réalisée par Julia Blaimont